La colorimétrie est l’une des étapes les plus importantes du montage vidéo. C’est elle qui donne vie à vos images, crée une ambiance et renforce les émotions que vous voulez transmettre.
Même si cette partie du processus peut sembler technique, elle est en réalité accessible à tous, à condition de comprendre les bases et d’expérimenter un peu.
Si vous débutez, ce guide va vous aider à comprendre la logique de la colorimétrie et à commencer à corriger vos couleurs comme un véritable professionnel.
Qu’est-ce que la colorimétrie ?
La colorimétrie (ou color grading) consiste à ajuster les couleurs, la luminosité et le contraste d’une vidéo pour obtenir un rendu visuel cohérent et esthétique.
C’est l’étape où vous façonnez l’atmosphère visuelle d’une scène : une lumière chaude pour évoquer la nostalgie, des tons froids pour suggérer la tension, ou encore un contraste fort pour dynamiser l’image.
Elle intervient après la correction colorimétrique de base (color correction), qui vise simplement à équilibrer l’image.
En résumé :
- La correction rend l’image “juste”.
- La colorimétrie la rend “belle”.
Pourquoi la colorimétrie est-elle si importante ?
Une bonne colorimétrie peut complètement transformer une vidéo.
Elle :
- Renforce l’ambiance et les émotions d’une scène.
- Aide à raconter une histoire visuellement, sans avoir besoin de mots.
- Donne un aspect professionnel et cohérent à vos projets.
Pensez à un film dramatique aux tons bleutés et sombres : il transmet la froideur et la gravité.
À l’inverse, une vidéo de voyage aux teintes chaudes et saturées évoque la joie et la liberté.
Chaque choix de couleur influence directement la perception du spectateur.
Les bases à connaître avant de commencer
Avant d’appliquer des LUTs ou des filtres stylisés, il faut partir d’une image correctement corrigée.
Voici les trois étapes de base :
- Corriger l’exposition : assurez-vous que vos blancs ne soient pas brûlés et que les noirs ne soient pas trop bouchés.
- Ajuster la balance des blancs : c’est ce qui garantit des couleurs naturelles. Si votre vidéo tire vers le bleu ou l’orange, corrigez avant tout le reste.
- Travailler les tons moyens : souvent négligés, ils sont pourtant essentiels pour un rendu réaliste et équilibré.
Même des outils en ligne ou des logiciels gratuits permettent aujourd’hui de faire ces réglages sans compétence technique avancée.
Des plateformes comme DaVinci Resolve, CapCut ou Premiere Rush offrent des contrôles simples pour ajuster rapidement vos images.
Utiliser les LUTs et profils de couleur intelligemment
Les LUTs (Look-Up Tables) sont des préréglages qui appliquent un style particulier à vos vidéos – un peu comme des filtres Instagram, mais beaucoup plus précis. Elles sont parfaites pour obtenir un “look cinéma” en quelques clics.
Cependant, attention à ne pas en abuser : chaque plan est différent et nécessite des ajustements.
👉 Astuce : utilisez les LUTs comme point de départ, pas comme solution miracle.
Ajustez ensuite manuellement la saturation, les contrastes et les tons pour harmoniser le tout.
Créer une cohérence entre les plans
Un des signes distinctifs d’une vidéo amateur, c’est le manque de cohérence visuelle d’une scène à l’autre.
Assurez-vous que toutes vos séquences partagent la même tonalité, température et saturation.
Cela permet à votre spectateur de rester immergé sans être distrait par des changements de teinte ou de lumière trop brusques.
Penser à l’expérience globale : accessibilité et engagement
En plus de la colorimétrie, pensez aussi à rendre vos vidéos plus accessibles et engageantes.
Par exemple, ajoutez facilement des sous titres automatiques pour que vos spectateurs puissent suivre même sans le son – surtout sur les réseaux sociaux où la majorité des vidéos sont regardées en mode silencieux.
C’est une petite étape technique, mais elle améliore considérablement l’expérience de visionnage et l’engagement de votre audience.
Éviter les erreurs courantes
Voici quelques pièges dans lesquels tombent souvent les débutants :
- Trop saturer les couleurs : cela rend l’image artificielle et fatigue le regard.
- Appliquer la même LUT partout : chaque scène a sa propre lumière et nécessite des ajustements.
- Oublier la cohérence globale : ne traitez pas les plans isolément, pensez au film dans son ensemble.
- Ignorer les scopes : ils permettent de voir les valeurs réelles de votre image et d’éviter les excès.
La règle d’or : la colorimétrie doit servir l’histoire, pas la détourner.
Développer votre propre style visuel
Avec le temps, vous allez naturellement développer vos préférences : des tons chauds, un contraste marqué, ou un rendu plus neutre et doux.
Observez les films, séries ou créateurs que vous admirez et essayez d’analyser leurs choix colorimétriques.
Demandez-vous :
- Quelles émotions leurs couleurs provoquent ?
- Comment la lumière influence leur narration ?
- Quels tons dominent leurs plans ?
Petit à petit, vous construirez votre propre identité visuelle.
Comprendre l’importance de l’espace colorimétrique
Lorsque vous exportez votre vidéo, vérifiez l’espace colorimétrique (Rec.709, sRGB, DCI-P3, etc.).
Un mauvais paramétrage peut totalement dénaturer vos couleurs.
Testez toujours votre rendu final sur plusieurs écrans (ordinateur, smartphone, TV) avant de publier.
Apprendre, tester, et progresser
La colorimétrie est un domaine où la pratique compte plus que la théorie. Regardez des tutoriels, analysez vos vidéos, essayez de recréer des styles précis.
Même les professionnels passent du temps à ajuster leurs couleurs plan par plan. Plus vous pratiquerez, plus vous comprendrez l’impact subtil de chaque réglage.
En résumé
La colorimétrie n’est pas qu’une affaire de technique, c’est un art.
C’est la touche finale qui permet à votre vidéo de raconter une histoire à travers la couleur.
Commencez simplement : corrigez vos images, testez des LUTs légères, et observez comment la lumière influence vos émotions.
Avec un peu de patience et de curiosité, vous verrez vos vidéos se transformer, passant d’un simple enchaînement d’images à un véritable langage visuel.Et souvenez-vous : les meilleurs coloristes ne cherchent pas à impressionner, mais à faire ressentir.
